Les addictions

Les addictions comportementales : le plaisir des excès

Toute dépendance cache une grande insatisfaction. Lorsqu’une personne a besoin de "remplir" une carence profonde avec des éléments externes, elle parvient à échapper à son vide interne, mais de manière transitoire. C’est pour cette raison qu’elle se tourne constamment vers cet élément qui lui convient pour générer une décharge d’endorphines qui lui procure du plaisir et entre dans le cercle de la
dépendance.

Quand on parle de "facteurs externes", on ne parle pas seulement de drogues ou d’alcool ou de substances. Nous parlons d’habitudes quotidiennes socialement acceptées comme faire du shopping, utiliser le téléphone portable, manger ( des aliments sucrés souvent) ou faire du sport excessivement. Qu’est-ce qui ne va pas ? L’excès... Le jeu problématique, les rapports sexuels incontrôlés ou les achats compulsifs augmentent la dopamine dans le cerveau comme le ferait la consommation de substances psychoactives, conduisant à un sentiment d’euphorie.

Une personne prédisposée à l’addiction développera plus facilement une dépendance à ces comportements parce que ses impulsions deviendront incontrôlables et devra constamment répéter ce comportement qui lui procure du plaisir.

La personnalité addictive est marquée par des facteurs génétiques et psychosociaux. S’il existe dans la famille un passé de dépendance, il est important de surveiller parce qu’il peut y avoir une prédisposition génétique ; mais l’environnement compte aussi, ainsi que les modèles de comportement appris et la culture.

Quand il y a un malaise émotionnel de solitude, d’ennui ou même d’agressivité, une personnalité addictive aura tendance à le soulager en remplissant le temps d’activités : travailler, acheter, s’exercer, regarder continuellement les réseaux sociaux, etc

La dépendance comportementale est également liée à certains schémas de comportement qui passent généralement inaperçus par la personne concernée mais qui sont visibles pour les membres de sa
famille les plus proches : incapacité à achever des projets ; difficultés à respecter les règles ; mensonges de plus en plus complexes ; vision irréaliste d’elles-mêmes ; ennui constant ; recherche d’adrénaline et excès sans mesure.

Comme pour toute addiction, la personne aura du mal à admettre qu’elle a un problème. N’acceptant pas qu’elles aient un problème, ces personnes se sentent très affectées par les critiques extérieures. Elles sont constamment insatisfaites. Rien ne les réconforte ou ne les remplit autant qu’une activité compulsive. Elle préfère le chaos et, dans cette mesure, elle cherche des personnes qui lui offrent des émotions intenses et des relations passagères. La norme n’est pas acceptable. Les limites ne sont pas souhaitables.

Donc, une fois le problème reconnu, la prochaine étape est de trouver une aide professionnelle. Une personne ayant une addiction comportementale aura du mal à s’arrêter d'elle-même parce qu’elle aura tendance à récidiver dans la même addiction ou dans une autre plus dangereuse.

La thérapie consistera à trouver la carence profonde qui pousse la personne à la combler de toutes les manières possibles, et à l’aider à rechercher la satisfaction dans son propre bien-être plutôt que dans des facteurs externes. Parce que le plus grand risque encouru avec cette personnalité est de changer une addiction pour une autre.