L'addiction au Cannabis

pourquoi, comment, et s'en sortir

L’addiction au cannabis c’est une dépendance, une perte de contrôle dans la consommation.
Différentes formes de consommations compulsives ont des mobiles psychiques. Les effets psychotropes du cannabis apportent une réponse à une souffrance psychique mais ils font courir des risques au
consommateur.

Le cannabis, est un produit psychoactif responsable des effets immédiats sur la conscience. Une substance psychoactive est une substance dont la consommation produit des effets sur les fonctions cognitives, l’affectives et psychomotrices. Elle altère les processus mentaux, la perception, le
raisonnement et le comportement.

L’ivresse cannabique et l’addiction au cannabis

À forte dose, le THC provoque l’ivresse cannabique : Elle se caractérise par le sentiment de bonheur, de joie et de bien-être physique. Elle s’accompagne d’une excitation et d’une dissociation d’idées, d’erreurs d’appréciation du temps et de l’espace. Les perceptions sensorielles (sons, images, couleurs) accrues, généralement agréables, en induisant des émotions et en faisant resurgir des souvenirs, conduisent à la rêverie onirique. Cet état euphorique est associé à une somnolence. Ce sont précisément ces effets qui sont recherchés par l’utilisateur. L’euphorie et la sensation de bien-être, s’associent alors à une altération de la perception temporelle, à des troubles de l’attention et de la mémoire à court terme.

Avec une consommation plus dosée apparaissent d’autres perturbations : une incapacité à accomplir des
tâches multiples simultanées, des perturbations de la coordination psychomotrice, des troubles du langage, une dysphorie, une augmentation du temps de réaction, une altération dans le traitement de
l’information, dans la résolution de problèmes et dans la capacité d’abstraction. Ces effets perturbent le travail scolaire ou l’efficacité au travail, la conduite automobile. La prise de cannabis altère la
capacité de la mémoire de travail: les sujets examinés ont du mal à se rappeler des mots, des images ou des sons qui leur ont été présentés tandis qu’ils se trouvaient sous l’emprise du produit.

Il s’agit là des effets immédiats ou à court terme liés à la prise de cannabis. Mais la consommation répétée de cannabis altère les performances cognitives, psychomotrices et les capacités d’apprentissage
de manière persistante, en particulier chez les sujets adolescents.

Effets cognitifs liés à la consommation chronique de cannabis

Le cannabis altère la motivation : le syndrome amotivationnel est une des conséquences de la consommation excessive de cannabis et de l’addiction au cannabis. C’est une limitation d’intérêt pour des tâches qui demandent de la concentration qu’elles soient scolaires ou professionnelles. Le
syndrome amotivationnel associe ralentissement de la pensée, appauvrissement du fonctionnement intellectuel, déficit de l’activité, avec indifférence affective et inhibition psychique.

Le syndrome amotivationnel est lourd de conséquences chez l’adolescent et chez le jeune adulte car il constitue un empêchement dans l’insertion sociale, professionnelle et affective. Il régresse après quelques semaines ou quelques mois d’abstinence.

Arrêter le cannabis avec un psychothérapeute

Arrêter le cannabis peut s’avérer difficile pour un consommateur régulier. Ceci est lié au syndrome de manque provoqué par l’arrêt. De plus, les effets psycho-actifs réels du produit, notamment les effets
analgésique, sédatif et hypnotique servent à maintenir un illusoire équilibre psychique en masquant la souffrance. L’arrêt provoque alors la réapparition des symptômes d’angoisse ou de la dépression qui ont amené le consommateur à choisir le cannabis comme moyen d’autoguérison de son mal-être psychique. Il s’agit d’un choix inconscient, le consommateur tente d’ignorer sa souffrance en utilisant les mécanismes de défense inconscients, comme le déni.

La consommation constitue une tentative d’échappatoire à une souffrance psychique. Le consommateur cherche à échapper aux tensions internes et externes par l’automédication. La puissance psychotrope du cannabis permet d’atténuer momentanément un état affectif intolérable. Sous l’effet du produit le consommateur se trouve soulagé et apaisé. C’est le paradis artificiel dont le prix à payer s’avère pourtant élevé pour le consommateur. Le soulagement ressenti appelle la répétition et mène à une quête compulsive du produit qui supprime seulement momentanément la souffrance. L’effet ressenti procure une jouissance et le sentiment de maîtrise. Malheureusement petit à petit, le consommateur se trouve lui-même sous l’emprise du produit qu’il croyait maîtriser. Il tombe sous l’emprise de la contrainte.

Objectifs de la psychothérapie
La conduite d’addiction constitue une tentative d’auto-médication face à la menace dépressive ou
anxieuse. La psychothérapie avec un psychothérapeute vise à atténuer les angoisses et les troubles affectifs qui poussent à la consommation. Il s’agit de soigner les troubles psychiques subjacents, surtout l’anxiété et les dépressions. La psychothérapie aide à obtenir une meilleure régulation de défenses psychiques. Selon les désirs et les capacités à arrêter la consommation, différents outils sont utilisés.

Dans certaines situations le soutien psychothérapeutique visant à soulager le consommateur de son mal-être permet de cesser ses consommations. Pour les personnes rencontrant plus de difficultés, les cures de sevrage dansun milieu hospitalier peuvent être proposées.

Cependant le désir du consommateur d’arrêter est nécessaire pour entamer un soin.