Le père, la mère et le petit enfant

PARTIE 1 : la mère, icone d'amour absolu

Etre mère, c'est une histoire de désir, d'amour, d'envies partagées... Mais c'est aussi une aventure riche en bouleversements qui nous reconnecte à nos propres racines. L’attachement entre le bébé et sa mère est inné. C’est l’enfant qui crée sa mère, il s’adapte à elle, elle s’adapte à lui. Un phénomène universel et animal, mais non dénué d’ambivalence…

Freud avait déjà noté que l’attachement à la mère obéissait à un programme inné. Instinctivement, l’enfant se dirige vers le sein maternel. Puis, quand la mère s’écarte de lui, il la recrée sous une forme " hallucinée " : en suçant ses doigts, par exemple, il retrouve toutes les satisfactions liées au sein manquant. Après la Seconde Guerre mondiale, le psychanalyste anglais John Bowlby a développé une théorie de l’attachement qui fait toujours référence : celui-ci proviendrait d’une pulsion primaire. En effet, un bébé placé dans les bras de sa mère se love contre sa poitrine de façon réflexe. En réaction se produit chez elle de façon programmée une montée de lait.

Mais l’attachement est-il toujours positif ? L’attachement induit une atmosphère d’aide mutuelle. Mais il est vrai qu’il peut aussi se construire sur fond d’insécurité, de défiance. Lorsque l’attachement est défiant, l’enfant semble ne faire aucune différence entre la présence et l’absence de la mère : à son retour, il
ne manifeste aucune joie, comme si elle n’était jamais partie.

La relation entre la mère et l'enfant est souvent la première et la plus significative dans la vie d'un individu. Durant les premières années, la présence maternelle fournit un sentiment de sécurité, de confort et de soutien émotionnel indispensable à la croissance saine de l'enfant. C'est à travers cette relation que l'enfant apprend à réguler ses émotions, à établir des liens affectifs et à développer une base solide pour sa propre identité.

Lorsque la mère est défaillante, qu'elle est absente physiquement ou émotionnellement, ou qu'elle est incapable de répondre adéquatement aux besoins de son enfant, cela peut avoir des répercussions profondes sur le développement psychologique de ce dernier. L'enfant peut ressentir un vide affectif, de l'insécurité et un sentiment d'abandon. Ces expériences précoces peuvent influencer négativement sa perception de lui-même et des autres, ainsi que sa capacité à établir des relations saines à l'avenir.

La psychanalyse, avec ses diverses approches et techniques, offre un espace thérapeutique pour explorer et traiter les blessures émotionnelles causées par une relation maternelle défaillante. En travaillant avec un psychanalyste, l'individu peut revisiter les expériences passées, comprendre les schémas de pensée et de comportement qui en découlent, et travailler à les modifier pour favoriser un ajustement psychologique plus sain.

Grâce à un processus de prise de conscience et de reconstruction, la psychanalyse peut aider l'individu à surmonter les effets néfastes d'une relation maternelle problématique. En explorant les sentiments refoulés, en rétablissant la confiance en soi et en apprenant de nouvelles façons d'établir des liens, la personne peut progressivement se libérer des chaînes du passé et vivre plus pleinement dans le présent.

Il est important de reconnaître que même en l'absence d'une relation maternelle idéale, il existe des ressources et des moyens de guérison. La psychanalyse, avec son approche et sa profonde compréhension de la psyché humaine, offre un chemin vers la résilience et la croissance personnelle, permettant à chacun de se réconcilier avec son passé pour mieux construire son avenir.